Chamanes sans esprit – Le sang de l’artiste


Orgies de sang, automutilations, humiliation du corps humain, une partie de l’oeuvre des actionnistes viennois, et en particulier les travaux d’Hermann Nitsch heurtent ma sensibilité de deux manières : en tant que performances  artistiques, ces oeuvres me semblent manquer de subtilité (très peu de symbolisation), en tant que revendication politique, il ne constitue pas une voie tenable ; car si cet art veut manifester que l’homme vit dans l’abjection, il l’y enferme au lieu de lui donner les moyens d’en sortir.

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Sacré, profane, ludique (Roger Caillois)


(En pensant à Pollock et à Beuys dont l’orthodoxie, prompte à parler de « chamanisme » des temps modernes, ne réalise pas la vacuité de gestes reliés à aucune cosmogonie, aucune grammaire symbolique et, in fine, aucun sens.)

« Privé du mythe, c’est-à-dire des paroles sacrées qui donnent aux mots et aux œuvres pouvoir sur la réalité, le rite se réduit à un ensemble réglé d’actes désormais inefficaces, à une représentation inoffensive de la cérémonie, à un pur jeu (ludus).

[Inversement,] le mythe sans le rite aboutit au simple jeu de mots (jocus), paroles en l’air sans contenu ni garantie, sans portée. Alors la lutte pour la possession du soleil devient partie de football, et l’énigme probatoire de l’initiation n’est plus qu’un calembour »

In L’Homme et le sacré, Folio/Gallimard. (Cité par Jean Clair, Malaise dans les musées, Café Voltaire/Flammarion).