Une si prodigieuse inanité se suffit à elle-même : il n’est pas nécessaire de commenter. On se contentera seulement de relever quelle langue mutilée parle cette « artiste » accueillie dans l’un des lieux importants de l’« art » contemporain à Paris (galerie du Jeu de Paume) : « à l’international », « au niveau de… », « puis-je soulever un de tes travails [sic] ? », le tout flottant comme des grumeaux dans l’indigeste sauce du blabla justificateur du néant. Relevons aussi cette phrase exquise : « Ensuite, l’immédiateté, je l’ai inclue [sic] dans la sculpture-objet, qui est donc un objet de performance, qui doit être activée par la foule, ou du moins l’idée de la foule, qui peut s’inscrire lui-même [sic] de soulever et d’articuler la sculpture ».
Si vous êtes capable d’exposer l’intérêt de cette performance, des propos de cette artiste, ce qui caractérise comme étant artistiques ces âneries (hormis le sempiternel alibi du contexte) ; si vous êtes capable d’exposer ce en quoi cette « œuvre » éclaire la destinée humaine, permet au spectateur de densifier le sens de son existence, de l’éclairer, de mieux habiter le monde – visible ou invisible -, d’affuter ses armes pour affronter le monde, nous serons très heureux de vous lire.