Art américain : « aucune mémoire (…), aucun symbole, aucun sens à découvrir ni aucune émotion à sentir » (Jean Clair)


Une "oeuvre" typique de Donald Judd

« L’histoire de l’art américain, de Duchamp à l’art minimal – Don Judd, Robert Morris, Kenneth Noland, David Smith… -, évoque un art qui, inlassablement, répétera qu’il n’y a rien à lire dans les formes et dans les couleurs de la modernité advenue, aucune mémoire, aucun souvenir, aucun symbole, aucun sens à découvrir ni aucune émotion à sentir, seulement des formes et des couleurs, qui ne disent jamais rien qu’elles-mêmes : « A rose is a rose is a rose… », un bleu est un bleu est un bleu, un cube est un cube est un cube. C’était l’exemple étendu à tout un continent de ce que Duchamp avait appliqué à ses petites constructions singulières, « une sorte de nominalisme pictural » avait-il écrit, une tautologie aussi obstinée que celle qui avait été le principe, si peu de temps auparavant, de l’invention du taylorisme et des objets produits à la chaîne, une Ford T est / une Ford T est /une Ford T…

Au diable Ronsard et sa nostalgie, au diable Proust et son ciel de Combray, si singulier ce jour-là et à cette heure, au diable Platon et son Beau idéal, au diable le Vieux Continent et ses fantasmagories… Il n’y a de bonne modernité, de modernité efficace et pratique, qu’une modernité amnésique ».

Jean Clair, L’hiver de la culture, éd. Flammarion/coll. Café Voltaire, 2011.

Arts plastiques – Contours au violon bleu – De l’effacement du dessin


Le dessin, ou plutôt le non-dessein du dessin serait le thème de cette exposition curieuse que propose Khédija Hamdi au Violon Bleu, rebaptisé pour la circonstance Violon Bleu Project. Car, c’est de l’effacement du dessin, de sa fragilité, de son caractère éphémère qu’est partie ce jeune commissaire d’expositions pas comme les autres.

«Je travaille sur l’art contemporain conceptuel, minimaliste», dit-elle. Et si ce propos, ainsi énoncé, a l’air complexe, il est en fait, limpide, quand elle explique : «L’idée, c’est de travailler sur le côté fragile du dessin, son aspect éphémère. Et cela n’est pas gratuit, parce que cela me renvoie à notre monde arabe actuel, fragile, instable, qui évolue de manières inattendues, et si différentes…».

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Christian Paraschiv : il veut baiser les planètes


Il veut baiser les planètes

Est-il possible de faire l’amour à l’univers ? Artiste dissident d’origine roumaine, Christian Paraschiv a décidé d’exposer son œuvre ultime : un projet d’ensemencement cosmique post-mortem.

Au début, il faisait des œuvres d’art en se plongeant dans du charbon. C’était l’œuvre au noir. Maintenant, il veut envoyer son corps dans l’espace «pour une restitution totale vers l’infini». Son corps mort bien sûr, c’est donc une œuvre d’art pré-posthume à laquelle vous êtes tous conviés d’assister, jusqu’au 15 mai, à la Galerie des Oudin

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Vol d’une bouteille d’eau comme « oeuvre d’art » à plus de 63 000€


Une « oeuvre d’art » rafraîchissante volée en Angleterre

Elle ressemblait à une simple bouteille d’eau, et pourtant c’est une oeuvre d’art, intitulée « Arme de Destruction Massive », qui a été dérobée pendant un festival du Devon (sud de l’Angleterre), probablement par un visiteur assoiffé.

L’oeuvre, une bouteille en plastique remplie de deux litres d’eau dégelée de l’Antarctique, était estimée par son auteur Wayne Hill à 42 500 livres (63 432 euros). Elle prétendait illustrer les dangers du réchauffement climatique.

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Francis Alÿs, ou la souris comme concept


« Le jour de l’ouverture de la collection Jumex, Francis Alÿs, un artiste belge installé à Mexico depuis 1987, lâche une petite souris dans la galerie. Le minuscule animal est à lui seul un concept. Il va se cacher quelque part et, invisible, ronger à petits coups de dents, insidieusement, tout ce qu’il trouvera à son goût, y compris, pourquoi pas, les oeuvres présentées. Une mauvaise blague ? Mais non, c’est ‘déconstruction’ qu’il faut comprendre », Joëlle Ody, Vous avez dit biz’art ? (nous ignorons la provenance et la date de l’article, que nous avons conservé dans nos archives, lequel porte sur une exposition de « l’une des plus grandes compagnies industrielles [qui] a fait sortir la création mexicaine de ses icônes », à savoir la collection d’Eugenio Lopez Alonso, « propriétaire de la plus grande collection d’art contemporain d’Amérique latine »).

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