« J’ai autrefois tenté de relier entre eux les multiples aspects, dans une époque qu’on appelle désormais ‘post-human’, d’une ‘esthétique du stercoraire’ : »le temps du dégoût a remplacé l’âge du goût. Exhibition du corps, désacralisation, rabaissement de ses fonctions et de ses apparences, morphings et déformations, mutilations et automutilations, fascination pour le sang et les humeurs corporelles, et jusqu’aux excréments, corpophilie et coprophagie : de Lucio Fontana à Louise Bourgeois, d’Orlan à Serrano, de Otto Muehl à David Nebreda, l’art s’est engagé dans une cérémonie étrange où le sordide et l’abjection écrivent un chapitre inattendu de l’histoire des sens. Mundus immundus est ? » [Jean Clair, De Immundo, Paris, Galilée, 2004, p. 60 et suivantes.]
Il y a une dizaine d’années, à New York, une exposition s’était intitulée Abject Art – Repulsionand Desires [Whitney Museum of American Art, New York, 1993]. On franchissait là un pas de plus dans l’immonde, dans ce qui n’appartient pas à notre monde. On n’était plus dans le subjectus du sujet classique, on entrait dans l’abjectus de l’individu post-humain.
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