Dany-Robert Dufour, sur Andres Serrano : « L’art de la provocation »


La CIA, mécène de l’expressionnisme abstrait


"Elegy to the Spanish Republic", Robert Motherwell.L’historienne Frances Stonor Saunders, auteure de l’étude magistrale sur la CIA et la guerre froide culturelle, vient de publier dans la presse britannique de nouveaux détails sur le mécénat secret de la CIA en faveur de l’expressionnisme abstrait. La Repubblica s’interroge sur l’usage idéologique de ce courant artistique.

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Refus de faire œuvre : l’art contemporain est un jeu de bourgeois


Je n’en finis pas de relever combien est répandu, dans ce qui est labellisé « art contemporain » (et qui n’est pas l’art produit aujourd’hui dans son entier), ce refus de faire oeuvre, de manipuler des matières, c’est-à-dire de s’inscrire dans la prolongation d’une tradition du faire où l’art comportait une dimension artisanale. Ce refus de mettre la main à la pâte, cette répugnance au travail manuel, me font penser au rapport bourgeois au travail ; cela me rappelle aussi la conception des aristocrates athéniens pour lesquels l’art, en tant qu’il était alors indistinct de l’artisanat, était une chose vile comme toutes les tâches manuelles.

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Paradoxe du non-art : égalitarisme et aristocratisme


Malgré des discours parfois égalitaires, l’art contemporain promeut une hiérarchie dans la société. Cela peut prétendre que « tout le monde est un artiste » et a, à ce titre, voix au chapitre ; cela peut inviter les individus à intervenir et participer à la soi-disant œuvre dans une logique ludique qui prétend faire du « lien social » : cela est principalement l’invitation à venir dans la tête et le petit monde de l’artiste, dans sa « mythologie personnelle ». L’enjeu n’est pas l’égalité humaine, mais bien la soumission à la loi de l’artiste et du « monde de l’art ».

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Expressionnisme : un art presque officiel du IIIe Reich avant d’être « art dégénéré »


Il y a le « point Godwin », pour les conversations courantes. Pour l’art, on pourrait parler de « point Art dégénéré ». Qui se montre fermement opposé au non-art labellisé « art contemporain » se trouve qualifié de « réac », de « passéiste », refusant la révolution duchampienne comme les fanatiques religieux refusent Darwin (RIRES EN BOITE !). Au fond, qui se moque de l' »art contemporain » est comme ces visiteurs qui riaient des impressionnistes au Salon (ô mythologie construite par Zola et consorts !) : c’est ce que dit Daniel Buren, par exemple, dans une intervioù que nous devrons un jour retrouver et diffuser ici tant le propos est comique, pour un artiste la jouant « maudit » alors même qu’il est exposé à Beaubourg et a reçu une commande d’Etat pour ses fameuses « colonnes » du Palais Royal de Paris.

Pis : qui dénonce l' »art contemporain » abrite dans sa poitrine des élans haineux rappelant « les-heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire » (expression consacrée de longue date), car son coeur bat au rythme des pas martiaux d’une marche nazie : il condamne un « art dégénéré » ! Comme les nazis ! Horreur !

La vérité historique, cependant, n’est hélas ! pas conforme au martyrologe justifiant le non-art qui envahit musées, galeries et parfois l’espace public.

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